Avec Venus, le spectateur est plongé dans la détresse émotionnelle d’une femme tombée enceinte suite à un viol. Nous aspirons à illustrer avec intensité l’essence cauchemardesque de ce traumatisme et espérons susciter une prise de conscience sur les conséquences dévastatrices des violences sexuelles.

Notre protagoniste est prise au piège par un dilemme épineux. Voit-elle en cet enfant le traumatisme ? le géniteur ? un simple innocent ? L’un des trois ou tout à la fois.

Après avoir mis au monde cet être, notre personnage se sent partagé entre dégoût et maternité. Elle fait le choix de l’avaler. À nouveau enceinte, elle le protège, au creux d’elle-même. Elle n’a alors pas d’autre choix que de digérer son traumatisme.

Nous avons choisi ce titre en référence à la Vénus de Willendorf. Une sculpture préhistorique, symbole de la fécondité, soulignant la beauté sous-représentée de notre comédienne.

Le corps de la femme ronde peut amener une confusion entre notre sujet et celui du trouble du comportement alimentaire. En effet, il est rare qu’une personne grosse ait un rôle sans que son poids ne soit au centre. Mais la représentation du corps gros doit-elle être indéniablement liée à son poids ? Si notre comédienne était mince, le sujet serait-il plus compréhensible ?

C’est pourquoi, malgré ce risque, nous avons choisi cette comédienne. L’occasion de pointer du doigt une véritable problématique dans le cinéma, reflet des diktats de beauté de notre société.

Enfin, Venus est pour nous une exploration graphique et technique qui vise à repousser les limites de notre créativité malgré des contraintes de budget. Nous cherchons à démontrer qu’il est possible de réaliser des effets visuels percutants et saisissants avec des ressources limitées.