Que pouvons nous ressentir face à un parent alcoolique ? Devoir grandir trop vite ? Comment montrer la maladie sans la substance ? Comment raconter cette histoire ?

Nous emmenons le spectateur dans le quotidien perturbé d’une mère et de sa fille. Un huis clos oppressé par deux bandes noires qui compriment le spectateur.

Le delirium tremens est caractérisé par des hallucinations auditives, visuelles et sensorielles. Julia, la mère, voit, entend et sent des choses que le spectateur ne voit pas et ne comprend pas, tout comme sa fille, Mia.

La musique est à la fois dissonante, suffocante et apaisante, tel le fond sonore qui tapisse l’esprit de notre personnage principal.

Nous perdons les repères du spectateur avec une temporalité décousue.

Au milieu de toute cette confusion, une logique colorimétrique irréelle se met en place. Alors que le spectateur subit, il ne peut que se raccrocher à ces couleurs vibrantes : le bleu enfant, le vert folie, le rouge violence.

Mais quelle couleur à l’horreur ? Elle n’en a pas. Le noir et blanc, simple, accentue l’attention du spectateur sur l’action et non sur la forme.

Le choix d’un “ciné théâtre” comme ligne directrice du jeu des comédiennes renforce le malaise du spectateur. Un jeu d’équilibriste entre le réel et l’absurde que nous retrouvons tout au long du court-métrage.

Une catharsis consciente, au milieu d’une mise en scène onirique et cauchemardesque. Une addiction invisible, un spectateur aveugle, une enfant perdue.

L’alcool, au centre, sans être bu.